Rencontre avec Nicolas Bouchaud et Damien Caris 12 janvier

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Très bel échange avec Nicolas Bouchaud (Don Juan)  et Damien Caris (régisseur lumière), autour de Don Juan, mise en scène de Jean-François Sivadier.

Nicolas Bouchaud rappelle que Molière est avant tout un acteur, et que le travail du groupe sur ce spectacle était de débusquer ce qui était de l'ordre de la parole vivante. Il ne s'agissait pas d'actualisation de la pièce, mais de garder l'idée d'une pièce écrite au XVIIème siècle tout en  cherchant son dialogue avec aujourd'hui. 

Retrouver le souffle de l'écriture qui demeure même dans une oeuvre ancienne, se rappeler que la performance est plus importante que le texte pour Molière (l'édition n'est qu'une trace de la représentation pour lui), d'autant que  Don Juan  est une "pièce fantôme", publiée après sa mort, et en partie tronquée par Thomas Corneille pour la publication.

C'est un Don Juan athée, proche de celui de Vilar, qui est donné à voir, et non un Don Juan métaphysique comme avait pu le monter Jouvet par exemple.

L'équipe de création a abordé ce Don Juan comme un montage de séquences avant tout destinées au jeu.

Les costumes et la scénographie  ont trouvé leur inspiration dans une part d'enfance, naïve, telle qu'on peut la retrouver dans un conte. Est évoquée l'esthétique de Tim Burton.

La phrase que se répétait l'équipe lors des répétitions:

" il jette son corps dans la bataille".

La scénographie est une machine théâtrale qui crée de l'illusion. Il s'agissait pour l'équipe de retrouver la fabrique de l'illusion: quand le projecteur tombe de cintres, pour Don Juan, c'est juste un projecteur; pour Sganarelle, c'est Dieu.

Don Juan est une pièce à machines, et c'est ce qui fit, aussi,  son succès , au delà du propos destiné aux mondains qui constituent le public de Molière: on venait y voir - aussi- des effets spéciaux.

La présence des régisseurs sur le plateau permet  d'avouer cette machinerie théâtrale, mais aussi de peupler le plateau par instant, nécessaire dans cette espèce de road movie qu'est aussi Don Juan.

La présence des planètes et à mettre en relation avec le fait que l'équipe reprenait  La vie de Galilée au moment de la création de Don Juan, mais aussi parce que cette scénographie désigne aussi le chaos qui est au centre de la pièce de Molière.

Don Juan est contre tout, mais il ne revendique rien.

Les autres ne sont pas d'accord, certes, mais c'est dans cet échange qu'apparait la vie.

"Ne pas être d'accord, ce n'est pas la fin du monde" dit Nicolas Bouchaud, pour conclure.

Date de dernière mise à jour : 12/01/2017

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