Arthur Igual, Alizée Soudet, et Antoine Cegarra, Angelus Novus/AntiFaust

Rencontre avec Arthur Igual, Alizée Soudet et Antoine Cegarra, comédiens dans Angelus Novus/AntiFaust, mise en scène de Sylvain Creuzevault, mardi 4 octobre 2016, 12h à 13h,  salle théâtre du lycée.

Igual 1SoudetPhoto cegarra

 

L'improvisation au sein du collectif s'appuie sur un geste d'auteurs partagé. Chacun écrit,  les volumes sont variables, chacun propose. Il n'y a pas, au sein du collectif du Singe, un fétichisme de l'improvisation pour l'improvisation. C'est un outil, ponctuel, dans le processus de création. Il y a , dans Angelus Novus/Antifaust, une ligne écrite du spectacle.

Cette écriture partagée se fonde sur l'appropriation de matériaux très divers - écrits bien sûr, mais aussi cinématographiques: la scène de nomination au ministère de Kassim Nissim est inspirée d'une scène de Pater d'Alain Cavalier, où Vincent Lindon propose de jouer le rôle du président), mais des matériaux  qui sont aussi, pour certains,  contemporains des trois mois de répétition à la Fonderie (ex: Nuit debout , ou encore la personnalité de Frédéric Lordon pour le personnage de Théodore).

Le travail se fonde donc sur des écrits du passé (Mann, Goethe, Benjamin, Boulgakov) pour parler du temps présent,-  marchandisation du savoir-  , voire d'un futur proche : le calendrier électoral de Théodore dans le spectacle est celui des  prochaines présidentielles en France, et le spectacle sera encore diffusé à ce moment là.

Cette temporalité a été prise en compte dans le jeu corporel aussi: les corps des personnages, des figures dans Angelus Novus ne pouvaient être identiques à ceux des figures de la Commune dans Le Capital/Notre Singe, précédent spectacle de la compagnie.

L'enjeu, sur un tel spectacle, dont la forme est celle d'un théâtre épique, est de tenir la ligne, parce qu'il y a de fortes variations dans les formes de théâtralité proposées sur le plateau qui peuvent décontenancer le spectateur.

Il s'agit de privilégier le jeu au delà d'une psychologie du personnage, et au service de l'ensemble.

Pour la première fois dans l'histoire du collectif, il y a eu des passages incontournables prévus, anticipés,  notamment l'opéra  de la seconde partie du spectacle, qui était en écriture pendant les répétitions. Autre nouveauté pour le collectif: le jeu  pouvait être aussi fortement activé par les modifications du dispositif scénique, lui même constitué à partir d'éléments du spectacle Passim du Théâtre du Radeau, groupe réuni autour de François Tanguy dont  le collectif Le Singe  se sent proche.

La difficulté, l'intérêt pour un comédien sur un tel spectacle, c'est d'appréhender toutes les couches - tous les Faust  notamment-  sans tout garder ou nécessairement absolument tout saisir.

Date de dernière mise à jour : 04/10/2016

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