Séance du 6/10 avec Laure Werckmann

Absences : Jeanne et Lily-Rose

Conseil général : ouvrir le sens du texte.

Scène 1 Acte I : Tiago monologue

  • A installé une table et une chaise à cour avec un verre de vin et une assiette de riz. Fait une entrée : s’assoit, boit et mange avant de prendre la parole. Puis se lève et dit son texte à proximité du public. Musique très forte, jeu de lumières (il a travaillé avec Yoan).

Commentaires de Laure : faire attention à ce qu’on ne voit pas toutes les coutures : je vois l’écriture de que tu as dû te dire, mais je n’en ai pas l’effet : je ne te suis pas, je passe d’une chose à une autre. Ce qu’on cherche, c’est la logique interne de l’humain qui se déploie. Ici, les effets de mise en scène sont contreproductifs. La musique : comment elle arrive ? surgit-elle parce qu’elle est appelée par le langage ? Est-ce une musique de situation ? Pour l’instant on voit l’intention, mais elle n’est pas active au plateau. Idem pour les lumières. Il faut parvenir à un accord avec le spectateur.

Autre chose pour l’acteur et son jeu : la proposition de boire et manger est juste et opérante : d’emblée on est avec toi. De manière générale, quand vous commencez à déployer quelque chose, tenez-le jusqu’à ne plus pouvoir le tenir, jusqu’à avoir épuisé cette action. Manger et parler ? 1000 choses à trouver avec cette action de manger au plateau. Garde cette action jusqu’à ce qu’elle ne soit plus possible.

Attention aux premiers vers « Ores voici l’hiver de notre déplaisir/ Changé… » l’hiver devient été glorieux : entendre que parce que changement de pouvoir > modification du paysage. Idem vers 3 et 4 : on doit comprendre que ça vient des se passer. Voir si manger seulement après le vers 4 ?

Question de la beauté et la laideur sera à voir dans un 2ème temps. Qu’est-ce qui fait qu’on trouve quelqu’un laid ? Question de la difformité à envisager.

Scène Suzanne/Clarence et Sarah/Richard

Présentation/conférence sur leur personnage :

Suzanne/Clarence : il est sacrifié pour le plan de Richard. C’est une victime. Il n’éprouve aucune haine. Il faut faire ressentir de la pitié au spectateur.

Sarah/Richard : C’est un criminel, un héros du mal. Archétype de l’anti-roi. C’est aussi un héros fascinant. Toutes ses actions sont foncièrement liées au mal. La qualité nécessaire pour être un héros c’est le courage pour tout ce que les autres n’osent ou ne savent pas faire. La couronne aide Richard à atteindre la perfection. Un trou essentiel est bouché avec la couronne. C’est un personnage diabolique dès le 1er monologue. : « je suis déterminé à être un scélérat » : soit c’est son destin (fatum), soit sa volonté. Sarah éprouve de la répugnance pour ce personnage

Scène p.15 et suivante : Sarah lit texte en main.

Commentaires Laure : Il faudrait passer le cap de la subjectivité. La conférence d’actrice doit mener à défendre coûte que coûte son personnage. Par exemple, Richard III est un meurtrier qui a ses raisons : il est convaincu. comment défendre le mal ? Procéder comme une avocate. Garder les choses sur le destin et la volonté. C’est très bien. Quand tu parles du trou, du manque, c’est important : il lui a toujours manqué quelque chose. Le seul moyen de s’en accommoder, c’est la couronne. Il faut être plus dans le sentiment que dans le surplomb. Pour que progressivement on puisse le jouer. Pour l’instant très à distance. Comment on va le jouer ce personnage ?  Comment trouver du jeu là-dedans ? Comment trouver du jeu aussi avec nous le public ; la Cour c’est nous. Revoir les positions dans l’espace. Quelle spatialisation de cette situation ?

Scène 1 acte I : début du monologue par Sarah

Commentaire de Laure : pourquoi t’adresses-tu à nous ? Faire bien entendre que c’est Richard qui parle. Que souhaites-tu nous dire ? Truc d’intention. Faire attention aux liaisons. Pense bien tout ce que tu dis, explique-nous la situation.

Céleste p.80

10 minutes pour se préparer.

Pause vocabulaire : que signifie « inimitié » ? « griefs » ?

Entrée Suzanne/Richard : le laisser entrer avant de le présenter.

Commentaires Laure : la situation et les paroles ne sont pas claires. lecture au crayon : prendre le temps : n’enfilez pas les perles. Refusez de dire une phrase que vous ne comprenez pas parfaitement. Suzanne, propose une lecture dynamique : à qui tu t’adresses ? que signifie « mes pairs » ? Si vous loupez un mot, vous loupez toutes les possibilités de jeu. Faites attention à la ponctuation. A chaque fois qu’on reprend, essayer de dire avec quelque chose de nouveau.

Richard dit autre chose que ce qu’il pense, c’est ce qu’il faut deviner. Quel plaisir tu (Suzanne) as à mentir ? Comment tu séduis tes partenaires ? Faire sentir toute la tension que tu fais grimper même en lecture.

Céleste, il faut monter un peu le curseur. Suzanne aussi. Enormément de jeu dans la longue réplique. La ponctuation souvent a été rajoutée a posteriori, elle n’est pas forcément à respecter. Mais ici il faut s’en servir comme appui de jeu.

Réplique par réplique, mettre à plat la situation, le cœur de la scène : ici : Richard plein de gentillesse et de déférence pour faire éclater une bombe.

Faire une entrée sans le texte : tous les personnages se positionnent et Richard fait son entrée : voir quel impact ; tous regardent Richard > marquer un temps pour le regarder, suspend >  avant de changer de place.

Elina/Clara p.27

Parler très lentement : poser la situation. Se positionner dos à dos de part et d’autre des praticables. Laisser le silence s’installer, déposer le silence avant de parler. Parlez-vous vraiment. Prenez le temps. Belle sincérité d’Elina. Surveiller la petite musique qui finit par s’installer : nécessité de la phrase à chercher.

Date de dernière mise à jour : 07/10/2023

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